Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/186

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refuser les propositions de d’Arlaud, si ton indignation est noblement vertueuse… ou simplement jalouse !

Suzanne, interloquée, ne sut répliquer immédiatement.

— C’est vrai, remarqua Gilberte, — qui, ainsi que la plupart des gens d’esprit lent, avait la mémoire des faits lointains ; — c’est vrai, ce que dit Denise… Je m’en étais aperçue un jour, en voiture : Suzanne et d’Arlaud se disputaient à mon sujet ; elle lui répondait avec une âpreté…

— Ah ! Pâte molle, pâte molle ! cria Suzanne. C’est toujours le dernier qui parle qui te façonne… Oui ou non, qu’as-tu décidé ?

Tiraillée entre ses deux sœurs, visiblement déprimée, Gilberte dit d’une voix mourante :

— Écoutez, je ferai ce que vous voudrez ; mais commencez par vous mettra d’accord !…

Suzanne, énigmatique, lui jeta comme une menace :

— Il faudra donc qu’on te sauve malgré toi, grande lâche !… Oh ! Je t’empêcherai bien d’être la proie de ce misérable d’Arlaud !