Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous n’irez pas chez nous ce soir, monsieur Salmon. Vous n’irez plus… jamais.

Le banquier fronça les sourcils, inquiet ; il interrogea :

— Qu’arrive-t-il ?… Un accident… Gilberte ?…

Suzanne prit un air sombre. Elle murmura d’une voix rauque :

— Monsieur, j’ai une communication très grave à vous faire.

Henry Salmon, assez affecté, l’invita du geste à s’expliquer. Suzanne continua :

— Avez-vous vu jouer la Petite Mariée ?

Le banquier sursauta et la regarda avec stupeur. Suzanne ajouta candidement :

— Une ancienne opérette… de Lecocq…

Salmon sourit, en répondant :

— Oh ! Je connais la Petite Mariée… Vous avez la bonté d’oublier que j’ai trente ans de plus que vous, mon enfant.

Il reprit :

— Seulement, si c’est ça, votre communication très grave… je la trouve joviale !