— Oh ! C’est trop fort… Et elle veut se faire écrire poste restante… La petite effrontée !
— Oui, mais laquelle ? insinua l’écrivain.
— Je ne l’aurais jamais jugée capable d’une telle inconvenance !
— Qui ?… Suzanne ? Denise ? Gilberte ?
— Mais je ne sais pas, moi, monsieur d’Arlaud !
Et le caissier laissait tomber ses bras, d’un geste découragé. Il dit, en examinant la lettre :
— Cette signature est celle de Suzanne, en effet : je reconnais son écriture ; seulement, elle ne sait pas écrire à la machine : l’auteur de la lettre serait donc Denise… Et, sapristi, ce portrait de Gilberte ? C’est ma fille aînée qui vous envoie son portrait : il n’y a pas de confusion possible, car elle ne ressemble guère à ses sœurs…
— On ne peut cependant pas les incriminer toutes les trois. Écartons l’aînée : il est possible qu’on lui ait chipé une photo à son insu. Restent les deux autres… Moi, il me semble qu’à votre place, je serais guidé par un indice… Rien que cette lettre : elle n’est pas banale, que diable !