Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/34

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nette, lui coupant hardiment la parole, expliqua :

— Voilà, monsieur… C’est que nous sommes trois !

« Ça devient très amusant » pensa Marcel.

Il n’eut pas loisir de poursuivre l’entretien. M. Tardivet, qui avait entendu la réponse de Suzanne, faisait irruption dans son bureau en s’exclamant :

— Oh ! Toutes les trois… Elles sont venues toutes les trois !

« Sacré maladroit ! songea Marcel. Maintenant qu’il est là, elles ne parleront pas. »

En effet, les jeunes personnes semblaient effarouchées à la vue de leur père ; le visage de la belle Gilberte s’empourprait ; elle recula instinctivement du côté de la porte. Denise, au contraire, restait clouée sur place, pétrifiée, ses yeux clairs fixés sur son père. Mais la petite Suzanne, qui s’avérait peu facile à déconcerter, s’écria drôlement en lançant un regard de rancune à l’écrivain :

— Ah ! zut… Ça, ce n’est pas de jeu : vous connaissiez papa !

Marcel d’Arlaud regrettait de plus en plus