Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/46

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lence, avec une visible émotion. Il insista en riant :

— Eh bien !… On ne dit rien… Pas même vous, Mademoiselle Suzanne ?… Regrettez-vous à présent que votre plan réussisse au-delà de vos prévisions ? Vous trouvez que la fiancée est trop belle ?

Suzanne s’efforça de rattraper son aplomb et répliqua d’une voix mal assurée :

— Non, mais… vous allez nous faire débuter : alors, nous avons le trac !

Marcel dit :

— Il faut vous en corriger, car je passe maintenant à l’interrogatoire indispensable… En somme, moi, je ne connais pas vos goûts, mes enfants… Figurez-vous un moment que je possède cette baguette magique dont m’a gratifié ma correspondante à trois visages, et confiez-moi vos désirs… Ce n’est pas tout de trouver un mari, j’aimerais, autant que possible, vous le fabriquer sur mesure. Voyons : vous, Gilberte, comment le voulez-vous ?

Les jeunes filles pouffaient de rire. Le rire est une forme du courage. Enhardie, Gilberte leva