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Page:Marais - Trio d amour.pdf/111

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bien la maîtresse du patron : alors, s’imposait pour eux la nécessité de ménager cette pimbêche.

Le timbre du cabinet directorial sonna deux fois, appelant Adrienne.

La jeune fille, qui n’attendait que ce signal, accourut avec empressement.

M. Labrousse semblait de meilleure humeur, aujourd’hui. Sa personne exhalait un parfum subtil d’iris et de muguet ; il avait arboré une cravate mordorée qui s’harmonisait avec son teint hâlé et sa moustache couleur de tabac turc. Malgré l’austérité du lieu, il avait orné son veston gris d’un œillet rose cueilli dans son jardin ; et son visage guilleret souriait à quelque projet de sortie amusante qui remplacerait, pour une fois, la fastidieuse séance au Palais.

Il commença d’une voix calme :

— Adrienne, je vais vous charger de répondre à…

Mais il s’interrompit subitement, ayant levé les yeux sur sa dactylographe. Sa physionomie exprima un ahurissement sans bornes. Il observa la jeune fille avec une telle insistance qu’Adrienne