Page:Marais - Trio d amour.pdf/14

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pruntée, la prit en pitié et, s’arrêtant de pianoter, lui demanda ce qu’elle désirait.

Adrienne fouilla dans son sac à main, en tira une enveloppe, esquissa le geste de la tendre à son interlocutrice ; puis, se ravisant, dit à voix basse, avec l’accent un peu rauque des timides :

— Je voudrais parler à Me Labrousse…

— Asseyez-vous… Il vous recevra tout à l’heure.

La dactylo lui désignait les personnes qui attendaient déjà ? Adrienne ajouta doucement :

— Je viens de la part d’Edmond Descombes.

— M. Descombes !

L’employée parut impressionnée à ce nom ; elle considéra avec plus d’attention cette visiteuse modeste, vêtue si simplement. Elle finit par proposer à Adrienne :

— Écoutez… Donnez-moi votre carte, je vais toujours vous annoncer.

La dactylographe quitta sa place et pénétra dans le bureau directorial. Adrienne regarda fixement l’entrée de ce cabinet, avec une appréhension contenue. Après quelques minutes, elle vit apparaître sur le seuil de la porte un homme d’une cinquan-