timents qu’elle éprouvait : cette secousse violente, cette haine passionnée, cette souffrance aiguë, tout cela c’était encore de l’amour sous une autre forme. Tant qu’il fait battre notre cœur — même d’une émotion vindicative — l’homme que nous avons aimé reste redoutable.
Adrienne traduisait d’instinct cet état d’âme par une expression juste :
« Il m’impressionne toujours ! »
Que ce fût en bien ou en mal, elle était impressionnée : ses nerfs vibraient trop douloureusement ; et l’aversion qu’elle croyait ressentir la troublait comme du désir.
Foncièrement loyale envers son mari, Adrienne comprit que l’éloignement seul vaincrait son inconcevable faiblesse vis-à-vis de Robert. Comme elle pénétrait à cette minute l’exactitude de ce terme : « avoir un faible pour quelqu’un » ! Elle voulut suivre le sage conseil de Napoléon et fuir courageusement le danger tentateur.
Elle aussi murmura : « Il faut partir. »
Une pensée soudaine la jeta dans une perplexité poignante :