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Page:Marais - Trio d amour.pdf/175

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Amusé par cette idée, Robert Labrousse s’écria gaiement :

— Ah ! j’ai compris… J’ai déjà vu la même chose au cinéma : tu désires que je joue le rôle du héros qui, dans le but de déplaire à son admiratrice romanesque, feint successivement tous les vices pour la plus grande joie du spectateur ? Faut-il que j’affecte un penchant immodéré à l’égard de la fine champagne et que je vous donne le spectacle d’une ivresse drôlatique ? Je me griserai même pour de bon, si ça peut t’être agréable. Préfères-tu que j’aie des manières grossières aux repas — elle ne m’a jamais vu à table et ne pourra comparer ; — que j’essuie les assiettes avec mon pain ou que je noue ma serviette derrière l’oreille ?… Les femmes n’ont pas de pitié, devant le ridicule. Parle… Je suis prêt à me rendre odieux… Mon cher Edmond, j’ai l’air de blaguer, mais au fond je souhaite très sérieusement de te délivrer du mal que tu souffres, même aux dépens de ma dignité et de mon amour-propre. Tu connais mieux que moi le caractère d’Adrienne. Décide… Que dois-je faire ?