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Page:Marais - Trio d amour.pdf/247

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Mme Labrousse — c’était elle qui allait servir à justifier Robert. À l’aide de quel prétexte : le mystère de son mariage ! De cette union cachée aux Labrousse — et pour quelle raison !… Non ; la vie est trop sinistrement comique, par moments !… Adrienne ébauchait un rictus amer.

L’avocat, ennuyé du silence persistant de sa femme, appuyait :

— Tu vois qu’il n’y a, dans toute cette histoire, qu’un simple malentendu… auquel je dois une apparence bien ridicule de mari coupable… quand, au contraire, ton arrivée à l’improviste me surprend dans la compagnie très innocente de nos amis.

Descombes jugeait bon de remarquer :

— C’est donc moi qui suis fautif : je vous ai alarmée sans le vouloir, chère madame.

Cécile se contraignait, retenant ses mouvements nerveux, comprimant l’émotion qui l’étranglait. Sa figure blême, ses lèvres pâles, son teint décomposé la vieillissaient subitement et l’ennoblissaient de beauté douloureuse.

Soudain, son indignation éclata. S’adressant