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Page:Marais - Trio d amour.pdf/51

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IV


« Il a une maîtresse, » songeait Adrienne.

Depuis sa visite à Descombes, elle ne pensait qu’à cette révélation : Robert Labrousse, l’homme sérieux, admiré par elle ; le « patron », enfin ! menait une vie déréglée…

En lui faisant ces confidences scabreuses, Edmond Descombes obéissait à deux raisons : d’abord il tenait à vérifier ses soupçons en tendant à l’amour présumé d’Adrienne le piège infaillible de la jalousie ; ensuite, il s’efforçait d’anéantir cette passionnette sentimentale grâce à son indiscrétion voulue sur la vie galante de Robert : ce portrait ressemblant d’un licencieux banal, berné par une petite gourgandine, ne risquait-il point de refroidir une créature aussi sensible et originale qu’Adrienne ?