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Page:Marais - Trio d amour.pdf/57

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Me Labrousse qui, visiblement impatienté, attendait sur le seuil de son cabinet qu’Adrienne lui répondît.

La jeune fille se précipita ; tandis que Mlle Claire chuchotait avec malveillance :

— Elle se dérange, l’employée modèle ; elle se reluque dans sa glace et baye aux corneilles, au lieu de travailler…

Adrienne, un peu confuse, suivait Me Labrousse dans son bureau, attendant ses ordres. Robert reprocha négligemment :

— Qu’est-ce que vous aviez donc, tout à l’heure ?… Vous dormiez ? J’ai sonné trois fois.

Puis, il se mit à lui dicter une lettre.

Robert parlait sans regarder Adrienne ; il examinait ses mains, qu’il avait fort blanches, et polissait ses ongles enduits de vernis comme ceux d’une femme. À un moment donné, il leva la tête, d’un mouvement machinal ; et s’aperçut avec stupéfaction que sa sténographe n’avait pas encore écrit un mot et le considérait fixement, profondément, hypnotisée.

Robert gronda :