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Page:Marais - Trio d amour.pdf/59

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une sorte d’appréhension. La jeune fille lui paraissait d’une mentalité presque redoutable à force d’être inintelligible. Il éprouvait à son contact le malaise et l’énervement que nous procure le voisinage d’un déséquilibré, d’un innocent, d’un malade délirant ; bref, de tout être anormal dont la pensée nous échappe. Il songea : « Est-ce qu’elle ne serait pas un peu maboul, la petite amie de Descombes ? »

Et il l’interrogea, sur un ton rude :

— Qu’est-ce que vous avez, à la fin ?

Adrienne se retint de pleurer. Il ne devait pas brusquer ainsi sa maîtresse ! À l’aide de quelles séductions pouvait-on conquérir cet homme ?…

Elle répondit en balbutiant :

— J’ai une migraine très douloureuse, monsieur… J’en reste hébétée… Je vous demande pardon.

— Eh ! bien, il fallait le dire plus tôt ! Allez vous reposer, si vous êtes souffrante : je vous autorise à quitter le bureau immédiatement.

— Merci, monsieur.

Robert ressentait le besoin de se débarrasser