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Observation de l’éditeur

Quoique la lettre suivante ne soit pas de la même plume, je me fais un devoir de l’insérer ici, parce qu’elle contient des faits piquants, très propres à faire sentir la parfaite inutilité des sociétés scientifiques, et à dévoiler le charlatanisme effronté de leurs membres.

Lettre XII

Il n’est que trop vrai, Monsieur, que les académies n’ont jamais fait de découvertes, bien que leurs membres se soient souvent approprié celles des autres. Je pourrais, à ce sujet, vous citer cent traits d’infidélité de MM. les Académiciens de Paris, cent abus de dépôt, cent inventions revendiquées publiquement par leurs auteurs, et ce qui est plus étrange encore, cent mémoires escamotés et publiés sans façon, sous le nom de ces déboutés plagiaires : mais je ne veux point vous faire broyer de noir ; je me bornerai donc à fixer vos doutes par deux anecdotes qui vous amuseront, et dont vous pouvez acquérir la preuve très facilement, puisqu’elles viennent de se passer sous nos yeux.

Vous vous souvenez de l’enthousiasme qu’excita l’enlèvement du premier globe aérostatique, et de l’engouement du public pour ce genre de spectacle : vous vous souvenez, aussi des merveilleuses découvertes dont cette nouvelle expérience devait être la source ; vous vous souvenez encore des tentatives aussi vaines que multipliées faites pour diriger les ballons. Hé bien ! des sots qui croient que