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Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/262

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Riquetti l’aîné a observé que l’opinant s’écartait entièrement de la question ; que cette municipalité n’avait point été inculpée, et qu’il fallait revenir à la motion qui avait été faite d’entendre les députés de la garde nationale de Nancy.

L’opinion mise aux voix a été adoptée unanimement ; ils ont été entendus. Ils exposent dans leurs discours toutes les menées sourdes, toutes les trames que l’on a ourdies pour soulever les soldats, la sévérité avec laquelle on les a traités, les faux rapports qui ont été présentés à l’Assemblée pour suspendre le décret rigoureux rendu contre la garnison. La conduite dure et impérieuse de l’officier général qui, au lieu d’employer les voies de conciliation, n’a usé que de plus grande sévérité, traitant les soldats de brigands ; ils ont conclu enfin que la douceur et la modération pourraient encore rétablir la tranquillité et la paix.

Le comité militaire, sur l’exposé des faits, a proposé le projet suivant :

« L’Assemblée nationale, après avoir entendu la lecture de la lettre de M. Bouillé, et le rapport de son comité militaire, déclare que sa confiance est entière dans la sagesse des mesures prises par le roi, pour réduire la garnison de Nancy.

« Qu’elle approuvera la conduite de M. de Bouillé, dans tout ce qui sera fait conformément aux décrets du 6 et du 16 août.

« Que toutes personnes qui se joindront aux rebelles seront poursuivies comme eux par le ministère public et réduits par la force.

« Que le roi sera supplié d’ordonner aux corps administratifs de concourir, avec M. de Bouillé, au rétablissement de l’ordre public. »

Le projet a été combattu par MM. Biauzat, Gouttes, Robespierre et Barnave ; ils ont proposé d’employer les voies de douceur avant de recourir à la force ; et il a été décrété « qu’il serait dressé une proclamation, laquelle, portée par deux commissaires, serait publiée aux régi-