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bles ; et quelque avantage qu’on vous propose, dussent vos ennemis se charger seuls du fardeau des impôts, refusez tout… tant que vos droits n’auront pas été fixés d’une manière irrévocable. Or, c’est dans l’Assemblée Nationale, où vous devez les établir solennellement, et les consacrer sans retour.

À quoi n’avez-vous pas droit de prétendre, et de quoi n’avez-vous pas besoin ? Dans l’état où je vous vois, vous ne devez pas seulement exiger de quoi vous nourrir, vous vêtir, vous loger, élever vos enfants et les établir convenablement ; mais vous devez assurer la liberté de vos personnes contre les attentats du despotisme ministériel, votre innocence contre des Juges iniques, l’honneur de vos femmes et de vos filles contre les entreprises des séducteurs titrés, votre réputation contre les atteintes des calomniateurs en crédit, obtenir justice contre des oppresseurs puissants, et vous procurer les facilités de développer vos talents, et de les cultiver pour votre bonheur. Vous le devez à vous, à vos enfants, à votre Patrie, à votre Roi. C’est le seul moyen de rendre la Nation florissante, respectée, redoutable, et de porter au comble de la gloire l’honneur du nom Français.

Second Discours

Non, mes chers compatriotes, il n’est rien que vos ennemis ne mettent en œuvre pour éviter cette Assemblée auguste où vous prendrez la qualité de citoyens. Chaque jour ils vous tendent de nouveaux pièges. Hier, ils essayaient de vous subjuguer, aujourd’hui ils s’efforcent de vous diviser : efforts impuissants, tant qu’il vous restera quelque vertu.

Déjà toutes les classes du Tiers-État, unies par leurs intérêts communs, se sont rapprochées, et correspondent.