Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/320

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ses pieds. Exigez de lui qu’il trace de sa main ce terrible jugement, et qu’il le fasse passer à ses complices couronnés : c’est à lui à vous en débarrasser.

Emparez-vous aussi des ex-ministres, et tenez-les aux fers.

Que tous les membres contre-révolutionnaires de l’État-major parisien soient suppliciés, tous les officiers anti-patriotes expulsés des bataillons ; désarmez les bataillons pourris de Saint-Roch, des Filles-Saint-Thomas, de Notre-Dame, de Saint-Jean-en-Grève, des Enfants-Rouges. Que tous les citoyens patriotes soient armés, et abondamment pourvus de munitions.

Enfin, faites rapporter le décret qui innocente le perfide Mottier : exigez la convocation d’une Convention nationale pour juger le roi et réformer la constitution ; et surtout que ses membres ne soient pas nommés par un corps électoral, mais par les assemblées primaires.

Faites décréter le renvoi immédiat de tous les régiments étrangers et suisses, qui se sont montrés ennemis de la Révolution.

Enfin, faites mettre à prix par l’assemblée de vos atroces oppresseurs les Capets fugitifs, traîtres et rebelles. Tremblez, tremblez de laisser échapper une occasion unique, que le génie tutélaire de la France vous a ménagée pour sortir de l’abîme et assurer votre liberté.

Paris, 10 août 1792.
Marat, l’ami du peuple.