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MARAT, L’AMI DU PEUPLE, À SES CONCITOYENS

(28 août 1792)

Il est notoire que les juges des tribunaux, les administrateurs de districts et de départements, et les autres fonctionnaires publics, nommés par des corps électoraux, sont presque tous contre-révolutionnaires ; tandis que les municipaux, nommés par les assemblées primaires, sont généralement bons patriotes.

L’amour de la patrie aurait dû engager l’assemblée à conférer aux seules assemblées primaires le choix des députés à la Convention nationale. Elle l’eût fait, disent ses apologistes, si elle eût trouvé un mode d’exécution convenable. Mais rien n’était plus aisé ; il ne s’agissait que de former, dans chaque département, un tableau des candidats les plus recommandables par leur civisme, après l’avoir épuré par la récusation motivée de bons citoyens ; puis de l’afficher dans chaque municipalité, pour en tirer le nombre de députés que doit fournir le département, en comptant la majorité des suffrages de chaque municipalité pour une voix. Par ce moyen, on aurait simplifié le jeu de la machine politique, et on aurait conservé aux citoyens l’exercice du droit d’élection immédiate, le plus précieux de leurs droits.

Des vues cachées et perfides ont déterminé les Brissot,