Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/352

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l’anéantissement de la liberté par le massacre du Champ-de-Mars, elle me pria de lui chercher une place de gouvernante d’enfants ; Maquet, craignant qu’elle ne partît avec moi, la tint en chartre privée et fit tout ce qui dépendait de lui pour me faire tomber entre les mains des assassins de Lafayette, sans cependant trop se compromettre. Indigné de ces horribles procédés, j’écrivis à mademoiselle Fouaisse, par la voie de mon journal, d’ouvrir sa croisée, de crier au secours et de traduire devant le magistrat l’homme indigne qui la traitait en esclave. Voyez le numéro 555 de L’Ami du Peuple. Qu’en pensez-vous, M. Deflers, est-ce en sonnant le tocsin et en s’adressant aux magistrats que se font les enlèvements ? Deux jours après, je publiai un avis au persécuteur de mademoiselle Fouaisse (no 557) ; le sieur Maquet, tremblant de voir sa conduite dévoilée au grand jour, écrivit sur-le-champ à cette femme infortunée de venir retirer ses meubles. Ce qu’elle fit. Je lui avais conseillé de faire appeler le commissaire de section ; si elle l’eût fait, elle n’eût pas perdu six cents livres, car l’honnête homme ne lui compta que la moitié du billet qu’il avait fait ; mais il eut soin de tirer reçu du total. J’invoque ici le témoignage de mademoiselle Fouaisse, de la veuve Meugnier et du commissionnaire chargé du transport des meubles.

Et je renvoie mes concitoyens aux numéros de L’Ami du Peuple, en date des 20 et 22 septembre 1791, où toute l’histoire du sieur Maquet est développée ; pièces authentiques qui valent mieux que les bruits ténébreux propagés par des ennemis en démence. J’y renvoie M. Deflers lui-même ; qu’il les lise de sang-froid, s’il le peut, et s’il ne rougit pas de sa scandaleuse sortie, je ferai des vœux pour le retour de sa raison.

Au demeurant, je ne sais ce que le sieur Maquet a fait pour me sauver, mais je sais bien ce qu’il a fait pour me perdre.

Vous m’accusez d’avoir voulu corrompre le sieur Legendre