Page:Marat - Un roman de cœur, I, 1848.djvu/60

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nin, une source de joie plus pure. Veux-tu la connaître, viens vers ton ami, et contemple son bonheur.

Quand la félicité daigne descendre sur la terre pour visiter les mortels, elle cherche, et ne trouve que le sein des amants où elle puisse se reposer. Elle se plaît avec deux cœurs unis, appuyés l’un sur l’autre, et endormis ensemble dans une paix voluptueuse.

Que l’amour est un charmant délire ! Dans sa douce ivresse, l’âme inondée de plaisir s’écoute en silence : dans ses vifs transports, elle se fond et s’écoule. Malheureux qui ne l’éprouva jamais !

Habitué dès mon jeune âge à vivre avec Lucile dans une douce familiarité, je ne connaissais encore que l’amitié, lorsqu’au milieu de nos amusements, les ris s’enfuirent tout-à-coup. Lucile devint rêveuse :