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que l’on ose s’y attaquer. Quelques tentatives infructueuses ont été faites auparavant, il est vrai, mais sans grand résultat.

Une des premières tentatives faites par les opérateurs fut de chercher, dans les cas simples, à créer un urèthre balanique et cela d’autant plus facilement qu’il existait souvent, dans les cas auxquels on s’attaquait, une amorce du canal uréthral. Il suffit alors de perforer le gland et Aboulcassis proposa de créer un nouveau canal en perforant, avec une feuille de myrthe pointue, ou à l’aide d’un bistouri, puis d’introduire dans ce tunnel que l’on vient de creuser une tige de plomb suffisamment longue pour que l’on pût aller au delà de l’ouverture postérieure. Alors on s’efforçait de réunir cette nouvelle ouverture postérieure avec l’ouverture hypospadienne en rafraîchissant les bords par des scarifications et en les rapprochant. C’est cette méthode que les chirurgiens du début de ce siècle mettaient encore en usage, et l’on voit Dupuytren creuser un canal à l’aide d’un trocart de petite dimension qu’il dirige, lui, d’arrière en avant, puis de passer un cautére ; le résultat fut bon. — Velpeau, Ripoll, de Toulouse, l’emploient et ont aussi une réussite opératoire. Mais Guersant sur dix opérés obtient dix insuccès. Comment en effet être étonné des mauvais résultats ? Si, dans les cas de Dupuytren et de Velpeau, il ne s’agissait que de perforer une membrane peu épaisse, tendue comme un opercule dans l’avant-urèthre, qui existait mais ne fonctionnait pas à cause d’une ouverture hypospadienne, il n’en est plus de même dans l’immense majorité des cas où ce tunnel devait être creusé en plein tissu et la coarctation était de règle ; aussi voyons