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et périnéo-scrotal. La définition que donne Bouisson s’applique à l’hypospadias en général, mais dans la forme qui nous occupe surtout, elle est véritablement incomplète. À l’ouverture anormale et congénitale de l’urèthre se surajoutent d’autres malformations de l’appareil génito-urinaire, d’autant plus étendues que l’arrêt de développement s’est produit plus tôt. Le méat anormal s’ouvre sous la symphyse pubienne ou en arrière d’elle, dans une encoche antéro-postérieure, constituée par le scrotum, divisé en deux parties plus ou moins développées et pouvant contenir ou non les testicules. La verge imperforée, incurvée en bas, peut se réduire à un simple petit renflement. Et cette fente scrotale va présenter avec la vulve de grandes analogies, les portions du scrotum formant les grandes lèvres, la verge prise pour le clitoris, et l’on arrive ainsi à regarder parfois ces hypospades comme appartenant au sexe féminin ou même comme des hermaphrodites véritables. Nous pouvons même ajouter ici que des cas d’hypospadias de cette forme, la seule d’ailleurs qu’on puisse y rencontrer, ont été décrits chez la femme. Aussi n’est-il nullement étonnant que de telles malformations congénitales aient attiré l’attention non seulement des savants, dans leurs livres d’histoire naturelle et de médecine, mais aussi des sculpteurs et des poëtes. Ovide, au livre IV de ses Métamorphoses, nous raconte le cas d’un hypospadias.