commencé sa vie dans les camps et qui la finissait dans une Cour, le plus naturel et le plus répandu parmi cette société de grands seigneurs qui tous appartenaient à l’armée, et qui considéraient comme le privilège de leur caste de ne devoir au roi que le sacrifice de leur sang.
Notre siècle a d’autres idées et d’autres mœurs ; aussi voyons-nous chez la Comtesse Diane des préoccupations très différentes. Ce qui l’intéresse par dessus tout, c’est la force d’âme ; pour elle, le courage, c’est cet empire sur soi-même qui fait l’honneur de l’homme dans toutes les difficultés de la vie[1] ; qui l’élève au-dessus des petitesses et des lâchetés mondaines[2] ; qui lui permet de lutter contre la douleur et contre les coups de la destinée aussi bien que contre le péril[3] ; qui le soutient par la résignation et par la fierté quand le malheur est accompli[4], et qui lui inspire, s’il le faut, le sacrifice sous toutes ses formes, y compris le sacri-
- ↑ « Il faut toujours être brave pour faire ce qu’on veut » (Maximes de la vie, p. 56 ; voir aussi p. 119).
- ↑ « Il y a autant de lâcheté à condamner un absent que de courage à formuler un reproche en face ; mais la lâcheté est si générale qu’il est d’usage de ne cacher son mépris qu’à celui qui l’inspire » (Maximes de la vie, p. 35).
- ↑ « Pour supporter la vie, il faut du courage ou des illusions » (Glanes de la vie, p. 126) ; « li faut un grand courage pour porter sa peine tout seul » (id., p. 176).
- ↑ « L’homme se console de bien des douleurs ; le courage commence l’œuvre, l’habitude la continue, le temps l’achève » (Maximes de la vie, page 200).