tentées d’imiter sa charité cet avis douloureux qui atteste une amère et profonde expérience du cœur humain :
« Peu de personnes pensent qu’on puisse faire le bien pour le bonheur de le faire et pour répandre sur son existence le délicieux sentiment d’une bonne et grande action. Les personnes injustes, malignes ou superficielles, ne manquent pas d’empoisonner les meilleures intentions, lorsque la puissance des chiffres ne les réduit pas au silence. Les fondateurs qui voudront éviter de voir calomnier leurs vues bienfaisantes devront donc calculer généreusement la proportion de leur largesse, pour qu’elle soit évidente à tous les yeux ». — « Pour moi, après avoir procuré une grande économie à la ville de Paris ; après avoir passé des années en voyages, en études et en soins quotidiens pour importer dans cette ville des Établissements qui y étaient imparfaitement ébauchés ; après avoir, pour ainsi dire, créé une méthode d’enseignement pour les Asiles et fondé le premier collège royal d’instruction primaire qui ait été organisé en France, j’ai cru devoir ajouter à tous ces sacrifices une donation de mobilier et d’autres valeurs s’élevant à 2,006 fr. 72, pour qu’il fût notoire qu’aucun esprit de spéculation ne m’avait dirigé dans cette entreprise »[1].
- ↑ Manuel des Fondateurs de Salles d’Asile, p. 89.