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le charme de l’histoire

d’un esprit philosophique et pratique qui sait voir à la fois le but et le chemin, résume les résultats de l’expérience déjà acquise, prévoit, discute et résout toutes les questions. Ce livre présente encore aujourd’hui un véritable intérêt ; il permet de mesurer la route parcourue depuis 1833, et de comparer les préoccupations qui régnaient à cette époque avec celles qui dominent aujourd’hui.

Nous sommes étonnés, par exemple, de voir avec quelle insistance Cochin se croit obligé de démontrer l’importance du rôle des femmes dans les salles d’asile, et avec quelle timidité il se contente de demander qu’on leur laisse au moins une part dans la direction de ces établissements ; nous apprenons avec surprise que la première salle d’asile a été confiée par lui à un homme. Il eut d’ailleurs la main heureuse ; M. de Kerguidu rendit à l’institution naissante des services aussi précieux que Buchanan en Écosse ; c’est lui qui organisa cette petite discipline, gràce à laquelle une seule maîtresse peut diriger un grand nombre d’enfants.

Ailleurs, nous voyons Cochin développer à plusieurs reprises l’idée que les salles d’asile peuvent être utiles, non seulement pour les familles ouvrières, mais aussi pour les familles aisées ou même riches.

« Les enfants, dit-il, seraient là moins gâtés que chez eux ; ils y trouveraient des soins hygiéniques