Ou bien, c’était la plainte ineffable des flots,
Les soupirs de la brise ou les accords des rames,
Que son vers exprimait avec de longs sanglots
Qui retentissaient dans les âmes.
Mais, soit qu’il méditât au penchant du vallon,
Soit qu’il chantât l’amour et ses ardentes fièvres,
Elvire était mêlée à son rêve, et son nom
Revenait toujours sur ses lèvres.
Un jour, il nous quitta, disant : Je reviendrai.
Et, loin de lui, la mort m’emporta sur son aile.
Mais sa gloire a vaincu la mort, et je vivrai
Autant que son œuvre immortelle.
Tes vers, divin Pétrarque, ont vaincu le trépas.
Et les eaux de Vaucluse, en murmurant tout bas,
Répètent le doux nom de Laure.
Ô Tasse ! si tes chants ont rendu tes amours
Éternels comme toi, mon nom vivra toujours
Comme celui d’Éléonore.
Scène Quatrième
Dans ces temps primitifs où le monde naissant,
Chef-d’œuvre que d’un mot créa le Tout-Puissant,
Jouissait d’un bonheur sans tache et sans mélange,
Cédar, heureux et pur, ouvrait ses ailes d’ange.
Mais bientôt les mortels, vaincus par leurs désirs,
Oubliant Dieu lui-même au milieu des plaisirs,