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Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/105

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sabine

— J’ai dit que Barras et elle affectaient une nouvelle attitude l’un pour l’autre ; je n’ai pas prétendu qu’elle ne ferait plus Barras… Tiens, voici Rémy avec un nouveau. Qui ça peut-il être ?

Et les jeunes gens firent demi-tour.

— Il y a deux choses dont on ne peut parler ici, répétait au nouveau venu que venait de signaler Varagny, un jeune publiciste ardent, le rédacteur de la République athénienne, Octave Rémy, qui entrait alors : l’amour et la religion. L’amour, parce qu’en cette maison nous n’admettons pas que nos sens puissent planer ailleurs que dans les espaces inaccessibles à toutes les faiblesses ; la religion, parce que la dame de céans enrage d’être considérée comme libre-penseuse au faubourg où elle ne saurait pénétrer. Ah ! si vous êtes assez hypocrite pour improviser un éloge du catholicisme, c’est différent. Moi, j’évite la question brûlante ; mais ça ne va pas jusqu’à chanter les vêpres. Ah ! mais non !

— Quoi, à une époque où le positivisme met la main sur l’épaule du prêtre, et bon gré mal gré achève de désenfroquer les moines !…

— Si vous continuez ainsi, déclara nettement Rémy, vous êtes sûr de ne pas être réinvité ici. Que quelque oreille saisisse vos paroles, et que quelque bouche les rapporte à Mécénia, c’est fait. À présent, bonjour !

Le jeune publiciste regardait Rémy d’un air ahuri.

— J’aime mieux vous voir étonné que trop pro-