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Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/137

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sabine

récit d’une aventure fort ordinaire, où il s’agissait d’une femme surprise en flagrant délit ; l’anecdote se terminait avec ces mots explicites : « A côté de la place occupée dans l’alcôve par Mme de L. se montrait un creux révélateur. »

— Finis donc, Joseph, s’empressa de dire sa femme, tu devrais réfléchir que Madame est trop nouvellement mariée pour savoir en quoi consistent ces choses… à double entente.

Le notaire me jeta une œillade qui traduisait clairement : « — Est-elle assez bête, ma femme, de s’imaginer que vous n’entendez rien à ce que je viens de lire ? »

Aussi, sans trouble aucun, je répliquai à la notairesse :

— Mais, pardonnez-moi, Madame, je comprends parfaitement ce que signifie le « creux révélateur » dont M. votre mari vient de parler.

— Ah ! ah ! l’entends-tu maintenant ? s’écria triomphalement le notaire.

— Vraiment, fit Mme Mégissier, embarrassée, Vous avez compris ?

— Sans doute, et je conçois parfaitement que M. de L. n’ait pas eu besoin d’un plus vif éclaircissement pour acquérir la preuve que sa femme avait un amant. Je vous avoue qu’en devinant cela je ne crois pas offrir la preuve d’une intelligence au-dessus de la moyenne.

Il y eut un moment de silence, le notaire souriait dans sa barbe, mon mari taquinait sa botte du bout