Aller au contenu

Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

284
sabine

fait, sans se rendre raison de ce qui pouvait amener ce nom trop connu de lui.

— Qu’est-ce que cela signifie ? demanda-t-il rudement.

— Cela signifie, monsieur, que nous avons une ancienne affaire à régler ; que, si vous faites un pas, ou si vous prononcez un mot qui nuise à madame, je dépose une plainte au parquet contre vous…

— Contre moi, une plainte, au parquet ? répéta-t-il en reculant en arrière, l’écoutant sérieusement cette fois, et soupçonnant vaguement qu’elle devait avoir le droit de parler ainsi.

— Allons donc, monsieur ! ne simulez pas l’ignorance. Vous vous souvenez bien cependant de l’enfant, pour laquelle Mlle Léa vous a obligé à verser une grosse somme lorsque vous l’avez quittée ?… Ces choses-là ne s’oublient guère, je crois.

Il recula de Frissonnette, haletant à son tour… Il comprenait enfin.

— L’enfant, continua-t-elle résolument, c’était moi, votre victime, monsieur Raimbaut, et le hasard seul m’a amenée chez vous. Mais puisque j’y suis, je vous déclare que le délai de prescription par la loi n’étant pas atteint pour la poursuite du crime que vous avez commis sur moi…

— Assez ! fit-il en l’interrompant… Assez !

— Je vous jure, acheva-t-elle sans l’écouter, que si vous tourmentez le moins du monde madame, j’irai dévoiler la vérité au procureur de la République. Mlle Léa a accepté vos arrangements