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Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/292

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sabine


IX


— Oui, mes enfants, il y a trois choses que j’observe chez les jeunes, quand ils abordent le théâtre : la première, ils se fichent dans la poche les uns des autres ; la seconde, ils parlent très vite ; la troisième, ils courent, comme des zèbres. Quand vous m’arrivez ici, c’est navrant de vous voir raboter vos planches. — Voyons, ma fille, prête-moi une seconde d’attention. Tu ne peux pas penser, et, brrr, parler comme un moulin, n’est-ce pas ? Pense donc ce que tu dis, d’abord, et dis-le en le pensant… Tu as besoin d’exploser complètement ; tu n’exploses pas assez. Allons, recommence ta phrase.

— « Je vous répète ! que je n’ai rien à vous dire. »

— Brrr… si tu mets des rrrenflements partout, ça va bien aller ; étudie ça une minute. — À toi, Jonquille, reprends le dialogue de la scène XII.

— « Oui, madame, j’ai des toiles de maîtres. Par exemple, je possède de véritables Romulus.

— « De véritables Romulus ! sont-ils donc si célèbres ?

— « Oh ! oh ! très célèbres, madame. »