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sabine


XII


Les douze heures de nuit étaient écoulées. À sept heures du matin, Mme Raimbaut s’habillait et sonnait. Frissonnette entra.

— Du café noir très fort, ordonna-t-elle d’une voix brève.

Duvicquet l’écouta jeter cet ordre sans prononcer un mot. Au bout d’un quart d’heure on apportait les tasses et le café.

— Bois avec moi, dit-elle doucement après avoir sucré le contenu de sa tasse…

Il détourna la tête.

— Je veux que tu boives… gorgée par gorgée, comme je bois : il le faut, ou cela ne te causera aucun effet. Regarde, tiens, vois comme je fais.

Elle absorba lentement le contenu de sa tasse. Il se décida à l’imiter. Elle parla encore une minute, lui expliquant que c’était la dégustation du moka qui déterminait son jeu à travers le cerveau ; elle ajouta qu’il était des gens qui ne se grisaient pas avec plusieurs bocks de bière, parce qu’ils l’avalaient d’un trait, comme les Allemands ; tandis que celui qui sirotait un vin ou une liqueur arrivait très vite