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Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/50

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sabine

Ah ! chères majestés tombées, que je n’ai connues qu’en lisant mon histoire de France, que j’aimais par une horreur instinctive du difforme, du bête et du clinquant… vous qu’on aime sans savoir pourquoi, uniquement parce qu’on vous aime, dire que nous sommes condamnés, en guise d’amusement, à mettre le feu au ventre de nos grands hommes transformés en pièces d’artifices, comme par exemple pour défunt M. Thiers !

Est-ce que, vraiment, tout arrive parce que tout doit arriver ? — Alors, il serait inutile d’empêcher mon mariage.

Ce matin, je suis entrée dans l’atelier et j’ai vu M. Henri Duvicquet, comme cela m’arrive souvent de le rencontrer, en face de cette suave et délicieuse figure, — qui fut celle de ma mère, — que je le soupçonne d’avoir follement aimée, quoiqu’il m’ait soutenu le contraire.

— Eh bien ! ai-je interrogé gaiement, que vous a-t-elle insinué pour sa fille ? J’espère enfin qu’elle vous a ordonné de la laisser tranquille une bonne fois ? — Tu te trompes ! m’a-t-il répondu presque gravement ; elle m’a ordonné de te tourmenter. — Mais vous n’en ferez rien, n’est-ce pas, mon petit tuteur chéri ?… Vous comprendrez qu’il faut lui permettre d’arranger sa destinée à sa guise, car nul mieux qu’elle n’est apte à savoir ce qui lui convient !… — En même temps, je lui chatouillais le cou avec un pinceau… — Voyons, — et je tentais de le faire rire, — il me semble que vous vous préoc-