Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

67
sabine


III


Le lendemain, après une promenade avec Sabine, rentrés vers quatre heures, Mme de Sérigny profita d’un moment qui les réunissait tous les trois dans l’atelier d’Henri pour agiter la question mariage.

— Bref, interrompit Sabine à la dernière énumération des qualités du futur exhibé par Renée, vous voulez me marier à un monsieur très bien qui paiera ses billets et parlera de morale ?

— Pourvu qu’il ne t’en parle pas à toi, qu’est-ce que ça te fait ? dit le peintre.

— C’est que j’aurais voulu débuter dans le mariage par aimer mon mari… quitte à le détester après. — Dis donc, ajouta-t-elle en sautant brusquement d’une idée à une autre, pourquoi ne m’épouses-tu pas, toi ?

Henri tressaillit et affecta de hausser les épaules.

— Ne répète donc pas de folies, fit-il en évitant l’œil de Renée.

Sabine s’installa à califourchon sur une chaise.

— Comme cela, reprit-elle, il y a quelqu’un qui veut m’épouser ?

— Oui, il y a quelqu’un, répliqua Renée.