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Page:Marceille - Examen de la Profession de foi du vicaire savoyard, 1828.djvu/235

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EXAMEN DE LA PROF. DE FOI

ainsi, malgré les ordres des Césars et de leurs proconsuls dans tout l’empire, les hommes évangéliques ne respectèrent pas le culte des idoles, et réclamèrent pour le seul vrai Dieu les adorations et les hommages prostitués jusqu’alors à de vains simulacres. Or, dans cette lutte des puissances de la terre contre l’établissement du christianisme, de quel côté était la justice ? Pouvait-on refuser d’entendre les envoyés de Dieu ? Quelque puissant qu’il soit, un homme a-t-il le droit de répondre, comme Pharaon, à celui qui vient lui intimer les ordres du Très-haut : Je n’ai rien à démêler avec votre maître. Il faut être impie pour proférer ce blasphème. La seule réponse raisonnable est dans ces paroles : Montrez-nous les preuves de votre mission. Que si l’envoyé montre ces preuves, son droit de prêcher est établi ; et il n’y a pas de puissance sur la terre qui ait le droit de lui imposer silence : car il n’y a pas de puissance qui ait le droit de résister à la volonté de Dieu. Voilà pourquoi les persécutions des Juifs et des païens contre la prédication de l’Evangile étaient injustes ; et que la religion de Jésus-Christ, malgré les lois des Césars, s’établit dans tout l’empire sur les débris de l’idolâtrie.

De même, si les réformateurs du seizième siècle avaient donné des preuves certaines de leur mission, la religion reformée aurait eu droit de s’établir en France et partout ailleurs, malgré les lois.