Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/162

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récemment dans une région considérée comme privilégiée que la révolte a éclaté. En voici la nouvelle, reproduite par toute la presse :


Février 1905. — Le dernier courrier du Congo apporta la nouvelle d’une révolte survenue, à Luebo, dans le Kasaï. Ceux de nos lecteurs qui suivent le très sincère carnet de route de N… ne seront pas surpris que les plus résignés parmi les sauvages finissent par se révolter. La chose la plus caractéristique, c’est que le théâtre de la révolte se trouve être précisément une des rares régions de commerce normal, une des plus prospères et celle peut-être où l’on osait le moins être « européen » envers les habitants.


Telle est l’œuvre de vingt années d’occupation. Des populations insoumises ou décimées et, parmi ces dernières, les survivants, lassés, osant des révoltes partielles.

On a menti à ce beau programme de travail et progrès inscrit en devise au fronton de l’État indépendant, pays d’absolutisme d’où le souverain ne songe qu’à tirer des revenus.