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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/167

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exercent sur les académies féminines, font penser à certaines belles madames d’Europe, sanglées, corsetées, fardées — radieuses — et qui seraient sans doute bien cocasses à contempler avec la simple ficelle des filles de la forêt équatoriale…

7 juillet. — À propos d’atrocités :

Ces choses spéciales sont d’autant plus incompréhensibles qu’il est impossible d’imaginer créatures plus faciles et plus passives que les habitantes de ces pays.

La négresse n’a aucun sentiment de fidélité, ni de pudeur. Elle se vend pour une ration de manioc, une poignée de sel, un morceau d’étoffe. Leurs maris sont d’ailleurs indifférents au fait et ne protestent que lorsqu’ils ne bénéficient pas du juste salaire.

Mais le noir, malin, a joliment arrangé la loi d’héritage : on hérite de sa mère, de sa tante, de son oncle maternel, jamais de son père. Il convient de dire que l’héritage des nègres de ces régions (sauf en ce qui concerne la dignité de chef) est plus que sommaire.


La négresse est donc, on le voit, la créature la plus facile du monde et naturellement prostituée. Le mariage, dont nous parle notre témoin, est une cérémonie grotesque. Le noir tient à sa femme parce que celle-ci est une valeur comme le bœuf en est une pour le paysan de Pierre Dupont.