Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/182

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et tous, sauf le souverain qui opère isolément et renchérit sur quiconque, sont constitués en groupements anonymes. Ce sont des entités cupides, des collectivités d’intérêts, employant sans aucun scrupule les pires moyens de succès, en vertu sans doute de cet adage judiciaire que « les crimes collectifs n’engagent personne ». Tel particulier est philanthrope ou charitable en son privé, mais s’il est actionnaire d’une de ces sociétés congolaises, il percevra, non sans un évident plaisir, les dividendes provenant de l’effort sanguinaire d’Européens opprimés contre des nègres sans défense.

Pour le patron anonyme, l’homme, quels que soient sa race, son origine ou ses antécédents, n’a point de valeur personnelle : il ne possède qu’une valeur d’emploi. La vie humaine lui est quantité négative parallèlement à un bénéfice. Il tue le mandarin sans hésiter.


Mais, quelle que soit la formule employée, la colonisation actuelle est partout