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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/225

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des mœurs dont le corollaire pratique est le saccage et la dévastation : on en recueille — pas toujours — des bénéfices éphémères, mais on compromet gravement l’avenir dans tous les cas.

Au Congo français, ce système a porté la révolte dans des régions naguère paisibles, où maintenant des milliers de noirs, après avoir massacré en représailles de nombreux Européens depuis six mois, ne pourront être pacifiés que par la force, très probablement. Encore du sang à verser.

Tout cela est la conséquence de procédés économiques déplorables, répugnants dans un pays d’autorité, contraires aux lois formelles d’une nation de démocratie comme la nôtre. La prospérité ne règne pas dans ces régions où le système des grandes concessions, employé sans sagesse, n’a produit à peu près que des déboires. La distribution de ces fiefs ne fut pas entourée des précautions convenables. La compétence manqua à beaucoup de conseils d’administration ; parce que les Belges distribuaient des dividendes, on voulut les copier, sans songer que le pavillon français ne pouvait couvrir les actes tolérés sous une enseigne d’homme d’affaires opérant sans contrôle. On obtint des échecs, des désordres — et des crimes.


On paye très mal les employés de factoreries, dans les compagnies coloniales. On