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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/227

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européens. Ces tristes nouvelles ne nous ont pas surpris. Nous ne sommes que trop fixés sur les mœurs spéciales de cette possession africaine, où l’antagonisme entre colons et fonctionnaires, si général aux colonies, a, là, pour conséquence d’enlever aux agents commerciaux toute espèce de considération de la part des indigènes. L’Européen doit vivre, mot d’une signification terriblement impérieuse en Afrique, et récolter les produits naturels qu’il lui faut expédier, sous peine de ne pas gagner son salaire infime, d’être révoqué, chassé, tout comme dans l’autre Congo.

Les noirs se trouvent en présence d’Européens isolés, qui demandent, essayent même d’exiger, des produits. Ils savent fort bien que ces Européens ne peuvent, en fait, rien leur imposer, car les fonctionnaires, exacts à percevoir les impôts, ont fait connaître aux indigènes des droits que ceux-ci n’auraient jamais songé à revendiquer, accoutumés qu’ils étaient d’abord à considérer tout blanc comme une sorte de