Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/232

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En effet, dès qu’ils furent mis en possession de titres relatifs à des territoires dont ils ignoraient souvent l’exacte position, ils ne songèrent pas à envoyer des missions chargées de reconnaître le terrain, ils voulurent opérer d’emblée et, à l’instar des gens de Bruxelles, toucher de suite de gros dividendes. Le bourgeois français est inepte en affaires. Ou bien il veut des placements de tout repos par lesquels il immobilise son argent moyennant un loyer infime, ou il exige des bénéfices énormes et immédiats, sans vouloir songer qu’un délai variable est nécessaire à l’organisation d’affaires dont le champ d’opération lointain est peu ou pas connu. Mû par cette conception à la fois extravagante et pusillanime, les conseils d’administration français s’engagèrent dans la voie désastreuse par laquelle ils arrivèrent tout au moins à des pertes entraînant la réduction du capital social. Et il n’y a peut-être pas plus de trois sociétés organisées à la première heure, qui soient susceptibles de présenter