Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/35

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qu’on veut bien leur montrer. Le long du fleuve, ils sont signalés par le télégraphe et le téléphone. Là où ces moyens d’avertissement n’existent pas, les chefs de poste s’entre-préviennent de l’arrivée de l’inspecteur que la télégraphie nègre signale d’ailleurs très précisément.

Les indigènes ont sur leurs tam-tams un langage conventionnel très complet. Ils répètent leurs avis de village en village avec une promptitude déconcertante : on ne surprend jamais personne dans ces pays.

De sorte que quand un inspecteur ou tout autre fonctionnaire arrive dans un poste ou dans une factorerie, il y trouve tout en règle, il n’y voit ni prisonnier de contrainte par corps, ni corvée illicite, ni nègre bavard, ni fusil absent ; il rédige, avec la meilleure foi du monde, des rapports totalement inexacts… dont on se sert à Bruxelles pour contredire les critiques et rétorquer les accusations… Les apparences sont sauvées : C’est tout ce que l’on demande au Congo !…