Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/5

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rope à Léopold de Saxe-Cobourg, dans ses domaines africains.

Nous ignorerons si les hommes de qui nous narrerons les agissements coupables sont belges, anglais ou français. Peu nous importe ; en Afrique, il n’y a que des Européens, des blancs. En tout cas, certains actes dénationalisent leurs auteurs.


Comme toutes les grandes choses, le mal n’a pas de patrie, car c’est une des plus puissantes dérivations des forces humaines.

L’État du Congo, créé comme une cosmopolis bienfaisante par l’initiative de Léopold II et la volonté de Bismarck, devait être la tentative superbe de la régénération d’une race arriérée, par les Européens unis sous l’autorité paternelle d’un monarque épris de progrès pacifique.

C’est devenu la cité de Caïn, la terre mystérieuse du meurtre caché, du saccage brutal ; le pays de malheur où le capital débridé fait jaillir de l’or et du sang par