Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/91

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session des richesses que recélait leur pays, et de les en faire loyalement bénéficier, on requit brutalement leurs bras pour dépouiller leur pays natal des valeurs offertes spontanément par le sol et le sous-sol. Ce fut en réalité l’exploitation hypocrite, mystérieuse et brutale, le saccage fréquent des richesses, une vraie ruée, la civilisation représentée par l’alcool et la poudre, la pacification dépeuplant des zones entières, la dévastation des régions envahies sauvant seule quelques survivants. Telle fut la politique coloniale pour laquelle moururent tant de soldats et qui coûta des milliards aux contribuables de l’Europe.

Et les modestes travailleurs que l’on envoie en ces régions où les lois humaines sont méprisées, dès que l’on dépasse la banlieue des rares villes, où notre race est venue imposer la loi du plus fort sous l’étiquette de la civilisation, ces travailleurs-là, voués aux périls, aux privations, à la fièvre, à la mort douloureuse et isolée, sont plus exploités encore que leurs congénères d’Eu-