Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/124

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vers moi ? Je remettrais à un officier public le soin de les poursuivre ! n’est-ce donc pas assez que je renonce à celui de me venger ? »

On comprend, en lisant ces lignes éloquentes, que Camille Desmoulins ait pu appeler le journal de son ami « un recueil de droit public. »

No XXVII. (Du 9 au 16 janvier.) — Les aristocrates viennent encore une fois de voir avorter leurs complots. Favras a été arrêté, et le peuple demande la tête de Bésenval. Pourtant ce parti incorrigible, désireux de ressaisir ses priviléges, cherche à renouer de nouvelles intrigues. Il faut que les bons citoyens se tiennent en garde, et mettent fin à une crise qui ne peut durer plus longtemps sans péril pour la liberté naissante.

« Les aristocrates se persuadent que le peuple français ne verra, dans leurs coupables tentatives contre la liberté publique, que des efforts excusables pour conserver des prérogatives que l’habitude avait converties pour eux en propriétés, et qu’il dédaignera de les punir, comme un taureau vigoureux dédaigne d’écraser les insectes qui le tourmentent.

« Il est temps que de grands et terribles exemples détruisent cette opinion ; elle entretiendrait un incendie souterrain, qui se manifesterait à différentes époques, et dans chaque partie du royaume, par d’horribles ravages ; elle causerait