Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/187

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pour rompre avec ses amis, avec ces hommes d’État qui admiraient la Révolution de la France, et qui en ont été les apologistes dans la même séance, Bubke a blâmé cette Révolution, afin que sa division avec eux parût moins choquante que si elle eût éclaté lors de l’affaire des dissidents ou del’égalité de la représentation. »

« Laissons donc les aristocrates colporter en paix la diatribe de Burke, la lire avec effort, appuyer ridiculement sur les mots qui renferment les sarcasmes les plus amers. Nous avons, nous, bons citoyens, à leur répondre ce mot accablant : que nous importe l’opinion d’un homme qui a déshonoré la fin de sa carrière, en trahissant la cause du peuple, ses principes et ses amis ? »

Le jeune publiciste ne peut pardonner à Necker les illusions qu’il s’est faites sur son compte, et les éloges qu’il lui a jadis accordés. Il revient avec une cruelle ironie sur les actes du « ministre adoré, » et termine par ces mots une spirituelle harangue à son adresse :

« Vous nous donnerez, je le sais, de belles tirades de morale. Mais, croyez-moi, elles ne nous en imposeront pas ; avouez vos torts, rendez vos comptes, et persuadez-vous que si vous partez avant de les rendre, soit pour cause de santé par démission ou par mécontentement,