Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/228

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vendu à la cour pour défendre les prérogatives royales.

« Mais comme les accusations de trahison et de vénalité étaient réciproques, que la chaleur de l’amour-propre avait pu égarer les disputants, on avait lieu d’attendre que la première démarche qui se ferait de part ou d’autre, ramènerait la concorde parmi les représentants patriotes. »

« Cette démarche a été faite par la portion de députés qui se rassemble au club des Amis de la constitution ; elle y a rappelé ceux que des clubs et des comités formés par l’influence du ministère en avaient éloignés. On leur a proposé de mettre de côté tout sujet de mésintelligence, et de travailler de concert à l’achèvement des principes constitutionnels avant le 14 juillet. »

« Cette idée était grande et utile. Son exécution était possible, et du moins on ne pouvait que gagner à entreprendre de l’exécuter. Les ministériels n’ont pas osé s’y refuser ouvertement ; mais la froideur avec laquelle ils ont accueilli ce projet l’a fait absolument échouer. »

Une soixantaine environ de députés se sont écartés, dans cette circonstance, des principes démocratiques.

« Soit que le ministère n’ait pu les corrompre, soit qu’il ne l’ait pas voulu, de peur que le peuple ne s’aperçût qu’il était trahi, ces soixante députés