Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/254

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traité avec le roi de Prusse, et venant tout à coup fondre sur la France ; Condé à la tête d’une armée de vingt-cinq mille Savoyards ou Français mécontents, faisant diversion par une descente en Dauphiné ; l’Espagne vomissant des flots d’hommes armés, par les défilés des Pyrénées ; l’Angleterre, de concert avec la Hollande, pillant notre commerce et s’emparant de nos colonies ; et, pour comble de maux, nos ministres, nos généraux, d’accord avec les ennemis du dehors, leur livrant passage pour porter le feu de la guerre dans toutes les parties du royaume. Et le peuple n’a point été effrayé : Eh bien ! nous nous battrons… Aux armes… Renvoyons les ministres : ce peu de mots qui étaient dans toutes les bouches, peignaient l’esprit public, exprimaient les dispositions générales sur les grands intérêts qu’offraient les nouvelles adressées à l’Assemblée nationale par le département des Ardennes. »

Le rédacteur des Révolutions de Paris ne se laisse pas aller à ces paniques irréfléchies. Il montre à ses lecteurs quelle est la situation de l’Europe. La Russie est en guerre avec les Turcs et la Suède la menace. L’Autriche a à réduire le Brabant insurgé. La Prusse arme contre l’Autriche. (Ces trois puissances vont se réunir pour détrousser la Pologne.) L’Angleterre a des difficultés avec l’Espagne à propos des colonies. Il n’y a donc pas