Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/27

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gênante que n’étaient tous les absurdes règlements de la police inquisitoriale existant avant la Révolution. Elle défend de publier aucun écrit sans qu’il porte en tête le nom d’un imprimeur ou d’un libraire, et sans qu’un exemplaire paraphé ait été déposé ; elle rend le libraire ou l’imprimeur garants de la teneur de l’écrit, sauf son recours contre l’auteur, s’il y a lieu. — Cette ordonnance est injuste, oppressive et contraire aux premiers éléments du droit.

« Injuste envers les gens de lettres (cette portion précieuse de la société qui en tire toutes ses lumières), que l’on dépouille du droit naturel de faire circuler leurs pensées sur la foi de leur signature, pour en revêtir des compagnies de manufacturiers, dont les principaux membres reconnaissent enfin qu’il est juste de renoncer à ces prohibitions iniques, à ces priviléges absurdes, à tout arrêt de règlement qu’ils avaient acheté des directeurs généraux de la librairie.

« Oppressive envers les libraires et imprimeurs que l’on force à sortir de leur profession, pour faire celle de censeurs ; oppressive envers les gens de lettres, que l’on soumet de nouveau à des censeurs d’autant plus difficiles, qu’ils doivent être garants des écrits qu’ils autoriseront par leur signature ; oppressive envers le public qui sera privé d’une foule d’écrits, par la timidité