Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/278

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Fayette) voulait un exemple. Les Suisses et leurs alliés furent tous massacrés ou faits prisonniers. Les officiers de Châteauvieux décimèrent les survivants ; après la fusillade, vingt et un furent pendus, un roué vif et cinquante envoyés aux galères. — L’ordre régnait à Nancy.

L’Assemblée, sur la proposition de Mirabeau, remercia Bouillé de sa conduite. Le roi Ie félicita : on rendit les honneurs funèbres (au champ de Mars) non pas aux victimes, mais aux bourreaux.

La population parisienne fut épouvantée à la nouvelle du massacre. Loustallot, malade, prit la plume pour la dernière fois, et traça, comme un testament d’indignation, ces éloquentes paroles :

« Le sang des Français a coulé. La torche de la guerre civile a été allumée… Ces vérités désastreuses abattraient notre courage et nos forces, si la perspective des dangers qui menacent la patrie ne nous faisait un devoir de faire taire notre profonde douleur. Que vous dire, Français ? Quel conseil vous donner ? Quel avis pouvezvous entendre ? Dans certaines crises tout se touche, tout se confond ; le bien et le mal s’opèrent presque par les mêmes moyens. »

« Justice et vérité, sous quel épais nuage vous vous présentez aux regards de vos sincères adorateurs ! Comment se préserver des piéges