Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/37

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templant. Oui, j’en ai eu la conviction, l’habit non suspect de la garde nationale leur inspire de la vénération, tandis que l’habit du soldat royal les irrite d’une manière frappante. Envoyez parmi eux quelques individus avec la livrée de Royal-Allemand, et je ne réponds pas qu’il n’y ait émeute ; envoyez-y au contraire des hommes vêtus de l’habit respectable de citoyen, et je suis garant qu’ils trouveront partout un accueil flatteur et des saluts ; répondez à cela ? Pourtant il est sage et convenable, sans doute, de rendre, s’il se peut, à des travaux plus utiles des hommes qui languissent dans l’indigence et le besoin. »

Dès le mois d’août se pose le grand problème de toutes les révolutions : Comment nourrir Paris ? — On se bat à la porte du boulanger, on se plaint du manque de farines. Les accusations les plus fantastiques se transmettent de bouche en bouche :

« Pourquoi manquons-nous de farines, puisque nous avons du blé ? Voilà le cri universel. C’est le parlement qui paye les meuniers pour ne pas moudre et les boulangers pour ne pas cuire. Ce sont les aristocrates, dont le parti, plus puissant et plus dangereux depuis qu’il agit en secret, veut nous rendre les instruments de notre propre destruction, et trouve des complices parmi ceux même que nous avons honorés